2 novembre 2003


Le Ministère de l’Intérieure intente un procès contre le groupe de rap La Rumeur

lire et signer le texte d’appel de La Rumeur



Le « crime » commis par ce groupe de Rap consiste à dénoncer :
- les discriminations subies par les habitants des quartiers populaires.
- Les homicides commis par la police française contre les jeunes issus de l’immigration
- L’impunité dont bénéficient les policiers responsables de ces homicides.

En ce cas, M. Sarkozy devrait poursuivre en « justice » Amnesty International, qui écrit exactement la même chose dans tous ses rapports annuels...
Si certains ne sont pas convaincus de la justesse des propos du groupe La Rumeur (comme en témoigne l’accueil glacial réserve par une grosse association "altermondialiste" présente au Larzac cet été), ils peuvent s’instruire et lire les rapports d’Amnesty aux adresses suivantes :
http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=2129
http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=2130



INFORMATIONS SUR LE PROCES INTENTE CONTRE LE GROUPE DE RAP LA RUMEUR

Dans le cadre de la promotion de l’album de rap « l’ombre sur la mesure », le groupe La rumeur a rédigé et fait paraître un magazine gratuit.
Les responsables de la station Skyrock font alors pression pour faire retirer le magazine de la circulation. De plus, la zélée direction de Skyrock dépose plainte pour « incitation à la haine et a la violence » et « transmet » le magazine au ministère de l’intérieur...
Cette plainte échoue. Mais le Ministère de l’Intérieur prend le relais et porte plainte pour diffamation publique envers la police nationale ». Cette deuxième plainte concerne l’article intitule « Insécurité sous la plume d’un barbare ».
Pourtant, ce texte est une analyse tres pertinente de ce que vivent les jeunes français issus de l’immigration et relégués en banlieue.
Pour vous en convaincre, vous pouvez consulter ce texte en intégralité à l’adresse :
http://ldh.stgermain.free.fr/dossiers/sarko/suite/030410_proces_groupe_rap.pdf

Le procès contre le groupe La Rumeur a été fixe pour janvier 2004 devant la 17eme chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.

Pour en savoir plus sur ce groupe et sur cette affaire, vous pouvez consulter le site :
http://www.chez.com/larumeur/



TEXTE D’APPEL

Nous, artistes, militants ou simples citoyens, nous déclarons solidaires du groupe de rap La Rumeur, actuellement poursuivi par le ministère de l’Intérieur pour avoir publié un texte mettant en cause à trois reprises les violences policières et l’impunité dont elles bénéficient. Nous ne le faisons pas simplement au nom de la liberté d’expression : nous estimons que les problèmes soulevés dans ce texte sont réels, et qu’il est urgent qu’un débat sans tabous s’ouvre enfin sur les missions confiées à la police, sur les abus qu’elles entraînent et sur le traitement judiciaire de ces abus.
Nous voulons une police qui assure la protection de tous les habitants du pays, pas une police qui provoque, pour certaines catégories de la population, un surplus d’insécurité.

S’il faut un procès pour que ce débat s’ouvre enfin, ce procès doit aussi être le nôtre : nous demandons à être inculpés nous aussi pour diffamation contre la police nationale, puisque, comme Hamé, auteur du texte poursuivi, nous déclarons publiquement que :
- les rapports du ministère de l’intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété.
- la réalité est que vivre aujourd’hui dans certains quartiers, c’est avoir plus de chances de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, d’humiliations policières régulières.
- au travers d’organisations comme SOS Racisme, créé de toutes pièces par le pouvoir PS de l’époque pour contribuer à désamorcer le radicalisme des revendications de la Marche des Beurs, l’égalité des droits devient l’égalité devant l’entrée des boîtes de nuit. La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le slogan « Touche pas à mon pote »...

Dans une société qui poursuit davantage celui qui dénonce les abus policiers que celui qui les commet, notre place est au banc des accusés.

Si vous souhaitez faire partie des signataires de ce texte, envoyez-nous par mail ou par courrier vos nom, prénom, adresse et qualité aux adresses suivantes :

Adresse e-mail : hamelarumeur@aol.com

Adresse postale : La Rumeur BP 105 78312 Maurepas cedex


Hamé (La Rumeur) interviewé en avril 2003