23 février 2009


Je me suis litteralemant faite "agressée" par deux policiers


Les faits :

Samedi vers 1H00 du matin, je reviens d’une scène slam dans le 18e en métro, lorsqu’à Nation le personnel RATP me signifie un accident sur la ligne 6, plus de métro, je sors place de la Nation et me poste à un arrêt de bus pour attendre un bus de nuit. Je suis un peu alcoolisée, j’ai bu environ 4 verres de vin rouge. Mais j’ai absolument tous mes esprits, je ne titube pas, je ne présente aucun signe d’agitation. Je suis seule et je ne remarque pas les voitures qui passent, n’y prêtant aucune attention. J’avance un peu au bord du trottoir (je ne descend pas sur la route) pour guetter au loin l’arrivée du bus. Je suis enrhumée, me mouche et crache à mes pieds. Je voit alors deux hommes en uniforme de policiers à la stature imposante sortir d’une voiture se précipiter sur moi en hurlant que j’ai craché sur eux. Je leur explique que je viens seulement de les apercevoir, que j’ai craché à mes pieds et que j’en ai parfaitement le droit. Ils sont très agités et refusent de m’écouter. Je continue de leur expliquer que mon crachat ne leur était pas destiné, que j’attends simplement le bus. Mais l’un d’eux me saisit très violemment par les poignets et me passe les menottes en m’expliquant qu’il m’emmène au poste pour y passer la nuit en garde à vue. Je suis prise de panique, c’est la première fois qu’on me passe des menottes et je crie au secours, que je n’ai rien fait qui justifie cette agression, je me débat et refuse de les suivre dans la voiture. Je suis profondément choquée par ce que je considère comme une agression et j’appelle au secours. Il n’y a personne. Le bus de nuit que j’attendais passe alors que les policiers tentent de me faire entrer dans la voiture, je leur demande de me laisser monter à bord du bus, que je veux rentrer me coucher. Les policiers refusent, me brutalisent. Le bus ralentis, je me débat, je continue d’appeler à l’aide et explique que je n’ai rien fait, mais le bus ne s’arrête pas et les deux hommes réussissent à me faire entrer dans le véhicule et démarrent. Je suis sous le choc, je viens de me faire agresser par deux hommes, de nuit, alors que j’étais seule et parfaitement calme. Je leur demande ce qui justifie cette arrestation, ils m’expliquent qu’ils été outragés par mon crachat et m’accusent de leur avoir tiré la langue ! Je nie les faits catégoriquement, leur répète que je ne les avais pas vu avant de les voir surgir de leur voiture, que c’est à mes pieds que j’ai craché et que je ne leur ai jamais tiré la langue. Je leur dis aussi que les menottes me font mal aux poignets, je leur demande de les desserrer. Ils refusent et me demandent : "A quoi croyez vous que servent les menottes mademoiselle ?" (Durant toute la procédure j’ai demandé qu’on me desserre les menottes, ce qui a à chaque fois été refusé, excepté le lendemain après midi alors que mes poignets avaient triplé de volume.)
Je suis profondément bouleversée, je leur explique que je ne comprends pas, qu’il y a méprise.
Nous arrivons au poste de police où j’explique que je viens de me faire arrêter abusivement, mais personne ne m’écoute, je me met en colère devant tant d’injustice, je demande qu’on me rende ma liberté, qu’on me retire mes menottes et me laisse rentrer chez moi. On me demande de souffler dans l’éthylotest, je commence par refuser, rien ne justifiant qu’on entame une procédure de garde à vue. Une femme policer se jette alors sur moi, et au milieu de la pièce, sans me signifier une fouille en règle commence à m’arracher mes bracelets. Je lui demande de faire attention à mes bijoux qui ne se détachent pas facilement. Mes bracelets et certains de mes colliers sont noués et ne possèdent pas de fermoir, il faudrait donc défaire les noeuds pour ne pas les abîmer. Au lieu de ça je sens que la femme les arrache brutalement et les sectionne, (ils sont désormais détruits, je possède toujours les débris). Elle me répond qu’elle "n’a rien à faire de mes bijoux de merde" et me frappe a plusieurs reprises la tête contre le mur carrelé,d’où douleurs à la tête insoutenables. Alors qu’elle arrache un de mes colliers, je suis prise de fureur et la mord au petit doigt, au travers de son gant en cuir. Ce geste était un acte de détresse intense, l’arrachage, le mépris de mes bijoux et la dignité de ma personne, ainsi que la violence avec laquelle j’étais traitée portait atteinte à mon intégrité, m’humiliant et causant chez moi une incompréhension totale. J’étais impuissante, menottée, violentée, on était entrain de me frapper la tête contre un mur carrelé, de m’arracher mes bijoux en m’expliquant clairement qu’on n’en avait rien à faire, et ce devant plusieurs témoins, gardés à vue et policiers. J’ai hurlé ma souffrance d’être traitée ainsi, j’ai crié à l’injustice et me suis débattue alors qu’on me violentait. J’étais profondément choquée, et je cherchais juste à me défendre et faire respecter mes droits fondamentaux d’individu. J’ai ensuite été plaquée à terre par plusieurs policiers. J’ai donc accepté de souffler dans l’ethylotest.

J’ai été placée en cellule de dégrisement jusqu’au matin, puis gardée à vue jusqu’en fin d’après midi vers 17h, alternativement menotée à un banc ou enfermée en cellule. On ne m’a pas proposé de petit déjeuner, j’ai du réclamer à manger vers 11 heures. J’ai refusé d’abord que l’on me prenne mon ADN, puis, devant la menace de prolongement de garde à vue ainsi qu’une très forte amende et un emprisonnement, j’ai finalement accepté, ce qui va à l’encontre de mon opinion : je considère que je n’ai rien commis qui justifie que mon code génétique soit saisi sur un fichier, et conservé à vie. J’ai été encore longtemps sous le choc des événements, fatiguée nerveusement. Je me considère comme ayant subie des violences injustifiées, de la torture physique et suis profondément choquée psychiquement.

Lors de mon passage à l’hôpital j’ai montré au médecin, qui les a
constaté, les marques profondes qu’avaient laissé les menottes à mes
poignets, les marques sur mes épaules, mes bras et mes jambes ainsi
qu’à mon visage. J’ai aussi expliqué que j’étais en état de choc
d’avoir été violentée et humiliée, qu’il s’agissait d’une erreur
policière. j’ai demandé au médecin de ne pas me laisser retourner en
cage mais le médecin a refusé.

Lors de l’ouverture de mon dossier au matin j’ai demandé de visionner les images de mon arrestation, imaginant bien qu’elle a été filmée par une caméra, ayant eu lieu place de la Nation, aux abord de grands magasins comme Printemps. Les policiers ont répondu qu’il n’y avait certainement pas de caméra, ce que je demande à vérifier.

Je réfute le fait d’avoir tiré la langue aux policiers et de, comme
écrit sur ma convocation, "avoir craché au pied du policier". J’affirme que je n’ai PAS PU cracher au pied du policier puisqu’il était dans sa voiture à ce moment là.
J’ai craché à mes pieds alors que la voiture de police n’était pas
encore arrêtée à mon niveau. Je n’ai aperçu les policier qu’au moment
où ils se sont arrêté et ont surgis de la voiture.

Je suis convoquée le 20 mars à mon procès, accusée d’outrage, rebellion et violence.

pour témoignage..

merci...