23 février 2009


Police : Qui me protège d’elle ?


Je n’arrive pas à m’endormir alors je vous écris pour dénoncer avec
véhémence le comportement de plus en plus scandaleux, provocateur, voire
méprisable des représentants de notre chère institution policière. Outré
par ce genre de dérives qui se répètent, malheureusement, au quotidien
et aux quatre coins de France, j’aspire à ce que cela puisse changer au
pays des prétendus droits de l’Homme.

En effet, ce soir, je n’arrive pas à trouver le sommeil car je suis
scandalisé par tant de gestes de mépris et par tant d’harcèlement moral
gratuit. Cette forme de violence là demeure plus insidieuse, plus
sournoise et plus dangereuse que les atteintes physiques parce qu’elle
ne laisse aucune trace visible. Elle est d’autant plus destructrice
qu’elle est pratiquement impossible à prouver.

Je vous situe le contexte : je rentrai,à pied, d’une soirée cinéma , à Nancy,
ville reconnue pour être l’une des plus sûres de France (alors pourquoi
un tel déploiement ce soir-là ?).

Dans une rue secondaire du centre-ville que j’avais empruntée pour
raccourcir mon trajet de retour, j’entends derrière moi, le moteur
diesel d’un véhicule qui ralentit à mon niveau. Je tourne la tête et je
m’aperçois qu’il s’agit d’une patrouille de police. Surpris par ce qu’il
m’arrivait, je m’arrête et je constate que la passagère et le jeune
conducteur sortent subitement et me cernent en me demandant sèchement
une pièce d’identité. Ceux-là bien sûr, n’ont affiché aucune marque de
respect, puis ont procédé à la palpation au corps. Obsédés par leur
zèle, ils n’ont pas pris la peine de répondre à ma question : celle de
me justifier les raisons particulières ayant établi le risque d’atteinte
à l’ordre public qui motivait le contrôle. En revanche, ils se sont
montrés relativement agressifs et arrogants, quand, moi-même je réussis
à garder mon sang-froid, malgré une indignation certes contenue.

Puis une fois le contrôle effectué, le véhicule a continué à rouler au
pas, toujours à mon niveau. En tournant la tête en leur direction, j’ai
pu apercevoir le conducteur me regarder avec mépris. J’ai eu l’amère
impression qu’il attendait le moindre faux pas de ma part pour légitimer
l’éventuel "outrage" ou l’incontournable garde à vue.

N’ayant pas répondu à la provocation manifeste, j’ai bifurqué à droite
en direction d’une petite voie à sens unique, donc à sens interdit. Or,
censé représenter le modèle parfait de l’autorité publique, il n’a pas
hésiter, une seconde, à prendre cette voie à contresens, tout cela afin
de continuer à me "traquer".
A ce moment-là j’ai pu mesurer le degré de provocation et d’harcèlement
que ces fonctionnaires pouvaient atteindre.

Puis lorsque j’ai débouché sur une rue perpendiculaire, un second
véhicule de police s’arrête à mon niveau pour laisser descendre un autre
policier afin de me contraindre à me prêter au même rituel d’humiliation
que ses collègues, qu’ils n’avaient, apparemment pas vu venir juste après.

2 contrôles d’identité en moins de 2 minutes, c’était trop pour moi avec
comme seule explication : "On fait juste notre boulot". Alors moi, je me
demande qui peut m’aider à leur faire comprendre qu’ils ne doivent pas
juste faire leur boulot, mais qu’ils peuvent le faire mieux. J’ai
entendu dire que les contrôles au faciès étaient interdits. Hier soir,
j’ai croisé la route de l’arbitraire, alors que, paraphrasant une autre
victime de l’injustice mais à une plus grande échelle, lui, "je voulais
juste rentrer chez moi".

Pourquoi rien n’est fait en ce sens ?, pourquoi laisser agir ces
individus censés nous protéger alors que ce sont eux les agresseurs, des
délinquants dans le leur genre, mandatés par une République sourde et
aveugle. Voilà mon récit se termine, Il est 6 heures du matin, par leurs
actes traumatisants,ils m’ont gâché une nuit de repos, un repos que je
ne retrouverai plus tant que cette société n’agira pas pour éradiquer
définitivement de tels agissements, aussi inacceptables que condamnables.
Ah...Une dernière chose : je suis de type nord-africain, je suis
français de seconde zone et issue des "minorités visibles", comme ils
disent !