9 novembre 2003


Appel pour le procès de Medhi et Tewfik

Collectif de soutien Droit, justice et citoyenneté de Pantin


Le 10 novembre 2003
Tribunal d’instance de Bobigny
13° chambre
à 13 heures

RAPPEL DES FAITS :

Le 24 juillet 2002, à la cité des Pommiers de Pantin, suite à un contrôle d’identité, une policière a été grièvement blessée. Plusieurs jeunes ont été incarcérés. Médias et politiques se sont emparés de cette affaire en la présentant comme une nouvelle preuve de la "sauvagerie" des "jeunes de banlieues".
"Une quinzaine de jeunes" avec des "battes de base-ball", ayant tendu un "guet-apens", un "traquenard" aux policiers, ce récit mensonger, diffusé par le syndicat de police SGP-FO et démenti le lendemain par les policiers impliquées, a été repris unanimement par la presse.
En pleine discussion sur la loi sur l’incarcération des mineurs, MM. Sarkozy et Perben ont également repris cette version des faits, et semblent attendre de la Justice qu’elle traite l’affaire comme un cas exemplaire.
La vérité est pourtant tout autre.
- Un jeune de 15 ans, d’allure particulièrement chétive, a été interpellé extrêmement brutalement. Un autre jeune s’est inquiété de son sort, et a reçu immédiatement un coup de tonfa d’un des policiers.
- Une bagarre s’en est suivie. La policière a reçu un coup très violent sur la figure : on ignore encore d’où il est parti.
- Le jeune, et un de ses amis arrivé sur les lieux, se sont enfuis avec la tonfa des policiers.
On ignore encore comment deux jeunes ont pu tenir tête à trois policiers armés, les agresser cruellement, pour disparaître dans une cité. Les jeunes ont toujours nié avoir blessé la policière et aucune preuve de leur culpabilité n’a été apportée. Les cassettes vidéos de ceux qui ont filmé les événements ont été immédiatement confisquées par la police, qui a déclaré par la suite qu’elles étaient hors d’usage. Les témoignages des policiers ont beaucoup varié, et entraîné la mise en cause d’un certain nombre de jeunes tout à fait étrangers à l’affaire. Dans les semaines qui ont suivi, des contrôles d’identité, parfois violents, se sont multipliés contre des jeunes qui, là encore, n’étaient en aucun cas impliqués.

UN SYNDICAT POLICIER EST ALLE JUSQUEA RECLAMER 10 ANS DE PRISON, CONTRE DEUX JEUNES QUI SE SONT TOUT SIMPLEMENT INDIGNES DE LA BRUTALITE D’UN CONTROLE DE POLICE

Il s’agira d’un procès en correctionnelle, les incriminations ayant été requalifiées en violence volontaire en réunion ayant entraîné des ITT sur agents de la force publique et soustraction d’un tonfa. La préméditation, le guet-apens et l’utilisation d’armes (les battes de baseball) ont été abandonnés. Cependant ce procès se tient dans un contexte politique qui reste extrêmement tendu, le ministre de l’Intérieur ayant fait allusion à de très nombreuses reprises aux événements du 24 juillet 2002 à Pantin.
Il est à craindre une forte présence policière dans la salle. C’est pourquoi il est nécessaire d’affirmer notre propre présence en participant, dans le calme et la dignité (il s’agit d’une demande expresse de l’avocat de Medhi, maître Henri Leclerc), à l’audience du 10/11. Pour ce faire il convient d’arriver en avance (vers 12 heures) pour pénétrer dans la salle du tribunal. Nous comptons sur vous et sur votre capacité de mobilisation.

Collectif de soutien Droit, justice et citoyenneté de Pantin