14 octobre 2004


Violences policières à Marseille

Appel à la solidarité


J’avais déjà fait passer cet appel, il y a quelque temps, mais de bien mauvaises nouvelles sont tombées, nous savons maintenant ce qu’ils risquent : au pire, lors du prochain procès : 5 ans de prison ferme et 300 000 euros d’amende chacun.
Ils ont besoin, plus que jamais, de notre soutien.

POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART !

caro

CONTRE LA BRUTALITE POLICIERE
SOUTIEN A ERIC, LAURENT, et ANNA

En juin 2001, Eric, Laurent et Anna se trouvent coincés dans un embouteillage, au centre de Marseille, vers l’Opéra. Excédé, Laurent klaxonne. Ce simple geste le fait alors entrer dans les abîmes de la quatrième dimension, celle de la bureaucratie policière. En effet, ayant entendu les coups de klaxons la police intervient et procède à un contrôle d’identité. Eric n’a pas ses papiers. C’est à ce moment que commence son cauchemar, dont il ne sortira plus, même 3 ans après les faits.
Les flics le tutoient, lui disant qu’il peut être arrêté. Pour se défendre comme il peut, Eric argue alors qu’il est enseignant dans les quartiers Nord. Loin de calmer les keufs, ça les excite : "tu vas pas te la jouer quartier Nord avec nous (etc...)". Les flics se montrent d’une agressivité incroyable. Eric finit par répondre qu’ils feraient mieux de faire leur boulot ailleurs. Laurent et Eric sont alors frappés brutalement. Eric est mis à terre et reçoit des coups de pieds et de matraque. Il est traîné à terre jusqu’au camion où il retrouve Anna, qui se prend des gifles et des coups de poing dans la tête. Anna est asthmatique, elle étouffe dans le camion, demande sa Ventoline. Eric intervient en sa faveur et se fait à nouveau brutaliser. La brutalité policière n’est pas seulement physique ; les flics demandent à Anna, par exemple, si ça lui "plaît d’enseigner en ZEP et de se faire baiser par les Arabes".
Nos camarades sont interrogés par la police, même Laurent à qui l’on a donné du Trenxène (dans les textes, il n’est pas autorisé d’interroger quelqu’un qui n’est pas lucide), puis passent la nuit au poste. Anna hurle, demande sa Ventoline, et finit par s’évanouir dans sa cellule. Ils sont libérés le lendemain vers midi. En guise d’" au-revoir ", une policière dit à Eric, " toi tu ramasses ta merde", qui désigne son sac.
Sortis de prison, ils vont directement à la Clinique Vert Coteaux, et obtiennent un certificat médical et 7 jours d’ITT. Anna est hospitalisée une semaine. L’affaire ne s’arrête pas là : les flics portent plainte contre eux pour outrage et rébellion. Eux essaient de porter plainte, et donnent leurs éléments à l’IGPN. Leur plainte est jugée irrecevable. Ils se constituent alors partie civile (et sont obligés de payer).
Ils passent en Correctionnelle (la cours du grand banditisme). La parodie de procès est digne des plus grandes dictatures. Ils sont humiliés, traités d’hystériques, de menteurs, d’insolents. Le procureur se permet toutes les fantaisies possibles, y compris d’accuser Anna (qui fait moins d’un mètre soixante) d’avoir molestés les policiers, tout en étant menotée. La complicité entre le juges, les procureur et la police ne fait aucun doute. Le policier qui a tabassé Eric n’est jamais passé à la barre. À la place, on met un autre flic qui n’y était pour rien. Eric ne tombe pas dans le panneau et refuse de témoigner contre ce flic-là. Il désigne par contre le vrai coupable, qui se trouve dans la salle.
Bien entendu, ils perdent le procès. En appel, les sommes sont un peu réduites. Les condamnations sont confirmées, mais allégées. Entre temps, la machine judiciaire continue son travail de sape. Anna est poursuivie pour outrage à magistrat parce qu’une personne dans la salle, lors du procès, aurait insulté la juge. Pure vengeance, donc.
Faute de preuve, Anna est cependant relaxée. Mais l’affaire n’est pas terminée. Suite à témoignage dans la presse, le procureur a décidé de porter plainte à nouveau contre Eric, Laurent et Anna. La justice de classe n’admet aucune critique... Dernier détail de cette affaire : Eric et Laurent sont des militants (l’un d’eux est maintenant à la CNT) connus à Marseille. Or, Un moyen pour la justice de classe de faire taire les militant-e-s, c’est de leur foutre des procès à répétition et de les étrangler financièrement... C’est 7500 euros que nos camarades doivent trouver rapidement.
vous pouvez envoyer vos chèques à l’ordre de "comité de soutien ELA", à l’adresse de la CNT, 12 rue de l’Evêché, 13002 Marseille.


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