16 janvier 2005


Assez de violences policières !

Appel du Collectif contre les violences policières et sécuritaires de Rennes - 15 décembre 2004


Nous appelons tous les citoyens à s‚informer et à réagir face aux violences
policières honteuses qui ont cours désormais chaque semaine à Rennes.

Tous les jeudis soirs depuis quelques semaines, une quinzaine de cars de
CRS, venus de toute la France, sont mobilisés par la préfecture pour « 
pacifier » les centaines de jeunes qui participent aux traditionnelles
fêtes étudiantes du jeudi soir dans le centre ville de Rennes. Ces
interventions, qui ont lieu entre 2 et 4h du matin, se distinguent par leur
violence extrême, gratuite et sans distinction. Charges, tabassages, usage
de lances à eau et de grenades lacrymogènes, arrestations arbitraires sont
au programme pour ceux qui se trouvent malencontreusement sur le passage
des rangées de CRS, fêtards où simple passants.

Cette répression organisée, assidue et massive des fêtes étudiantes à
Rennes n‚a aujourd‚hui aucun équivalent en France. Elle est à l‚antipode de
tous les principes de démocratie et de liberté. Il est scandaleux que
certains médias la cautionne.

Où est la limite de l‚impunité policière ? De jeunes Œbasanés‚ arrêtés,
menottés, plaqués contre un mur puis tabassés en règle ; un handicapé
arraché à son siège, jeté à terre, la tête plaquée au trottoir ; un jeune
homme la tête frappée à répétition contre un mur ; des jeunes filles
tabassées à terre ; il s‚agit de cas parmi les plus flagrants de la
violence policière banalisée qui s‚installe dans notre ville, et qui ne
s‚arrêtera pas si nous ne faisons rien.

La justification officielle à cette répression est le « tapage nocturne »
ou les « dérives incontrôlées » des jeunes fêtards. La répression est
présentée comme une solution pour les riverains en attente de nuits
silencieuses. Mais ces violentes ingérences policières, à l‚inverse,
instaurent un état de guerre sociale dont les « tapages » et les « dérives
 » sont la conséquence la plus élémentaire.

Cette répression s‚inscrit de plein fil dans la voie dite « sécuritaire »
dont les gouvernements successifs, concurrençant l‚extrême droite sur son
propre terrain, se sont fait les champions depuis maintenant trois ans, de
la Loi Sécurité Quotidienne (LSQ) aux lois Sarkosi et Perben. Elle est
forte du mandat de la nouvelle préfète d‚Ille-et-Vilaine, Mme Bernadette
Malgorn, qui s‚est très vite distinguée par sa poigne de fer. A peine un
arrêté d‚avril dernier interdisait les rassemblements à partir de 3 H du
matin, que les CRS balayaient la place St-Michel dès le jeudi suivant,
frappant violemment et sans sommation les jeunes présents (qui ne pouvaient
nullement avoir connaissance du nouvel arrêté !).

Etudiants, lycéens, salariés, chômeurs, militants associatifs ou simples
citoyens, nous nous constituons en collectif en vue d‚en finir avec les
violences policières et la traque aux libertés civiles.

- nous condamnons la criminalisation et la répression des traditionnelles
fêtes étudiantes du jeudi soir, et plus généralement des rassemblements
festifs de la jeunesse. Nous exigeons l‚abrogation des arrêtés préfectoraux
obligeant les bars de Rennes à fermer à 1H du matin et autorisant le
recours aux C.R.S. contre les rassemblements festifs, ainsi que toutes les
lois et décrets nationaux entravant la liberté de réunion et de
circulation.

- nous condamnons tout acte de violence policière, de la plus flagrante à
la plus banalisée. Nous exigeons la mise en examen de tous les policiers
impliqués dans des violences gratuites ayant mis en danger la santé ou la
vie d‚individus.

- Une politique répressive ne saurait se substituer à une véritable
politique sociale. Nous rejetons la logique du « tout sécuritaire »
désignant comme ennemi public et comme coupable les populations qui sont
précisément les plus touchées par l‚exclusion, la misère et la violence
sociale. A la « tolérance zéro » (braquée sur la petite délinquance sans
jamais s‚attaquer à la grande criminalité en costard), nous opposons le
règlement social des problèmes sociaux : des emplois pour tous, des
logements pour tous, une éducation pour tous et les mêmes droits pour tous,
quelle que soit l‚âge, le sexe, l‚origine et la couleur de peau. Nous
demandons le blocage des budgets régaliens (armée et police) au profit des
budgets sociaux (éducation, santé, services publics).

Nous demandons par conséquent l‚abrogation de toutes les lois et décrets
nationaux mettant en péril les libertés civiles et la sécurité des
individus au nom de l‚exigence « sécuritaire » voire « antiterroriste » :
Lois sur l‚immigration Pasqua-Debré-Chevènement) ; « Loi sur la Sécurité
Quotidienne » (LSQ) du 30 octobre 2001 ; « Loi de Programmation pour la
Justice » (LOPJ, dite loi Perben) du 9 septembre 2002 ; « Loi d‚Orientation
pour la Sécurité Intérieure » (LOPSI, dite loi Sarkosi) de février 2003 ; « 
Plan Vigipirate renforcé », relancé le 9 mars 2003 ; Loi dite Perben II de
février 2004 ; loi Ferry-Stasi de février 2004 ; ainsi que tous leurs
clones.

Non à la répression, non au contrôle social, non à la traque des libertés
civiles,

une autre logique est possible !

COLLECTIF CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES ET SECURITAIRE
réunions ouvertes à tous : tous les mercredis, 18 H, fac Rennes
II-Villejean, salle F7 (bat. préfas)