27 juin 2006


Rassemblement mercredi 28 juin 13h à Evry

Eric Blaise, on lâche pas l’affaire


Rende-vous devant l’hôpital Louise Michel à Evry mercredi 28 juin à 13h00.

Éric Blaise a été arrêté le mercredi 9 novembre à EPINAY en compagnie d¹un
de ses frères et de deux copains. Ils avaient un peu bu et s¹amusaient à
tirer sur des canettes de bière à l¹aide d¹un simple pistolet à billes.
Après les nuits chaudes des banlieues, des habitants avaient, semble-t-il,
appelé la police. Le frère d¹Éric et un de ses copains furent libérés après
24h. de garde à vue. Éric et son copain passèrent en comparution immédiate
après une garde à vue de 50h. : le copain fut condamné à 3 mois de prison
avec sursis et 5 ans de mise à l¹épreuve ; Éric fut condamné à 4 mois de
prison dont 2 ferme et 18 mois de soins pour alcoologie. Après sa
condamnation Éric aurait été transféré à Fleury-Mérogis. Il y serait arrivé
le samedi 12 novembre à 0h40. Le samedi après midi, il n¹aurait pas voulu
regagner sa cellule et aurait été remis de force dedans. Là il aurait tout
cassé. Un médecin et les pompiers seraient intervenus selon les déclarations
du substitut.

Dans une lettre écrite samedi Éric déclare : « (...) Le juge m¹a dit que
j¹étais là pour 4 mois, mais si je ne fous pas le bordel j¹en ai pour 2
mois...je ne bois plus une goutte d¹alcool et je ne m¹en porte pas plus mal.
En prison, aujourd¹hui samedi, il me donne des médicaments pour que ça
continue (...) ». Ses parents ne comprennent pas le ton plutôt calme et
raisonné de cette lettre qui ne cadre pas avec la suite des événements. Éric
est retrouvé mort le dimanche 13 novembre à 7h du matin au quartier
disciplinaire où il avait été placé. Ses parents sont avertis vers 17 h par
un appel téléphonique leur apprenant que leur fils va être autopsié. Malgré
ses demandes, la famille ne sera admise à voir le corps que le mercredi 16
novembre à 11h au funérarium de Ste Geneviève-des-Bois. Les vêtements d¹Éric
seront remis à sa tante le jeudi 17 après avoir été lavés consciencieusement
et pliés. Le substitut déclarera à la famille qu¹Éric est mort d¹un oedème
cérébral après s¹être cogné seul dans sa cellule. La famille n¹a reçu aucun
rapport ou renseignement par écrit concernant l¹incarcération d¹Éric : nom
de la prison, numéro du bâtiment, étage, numéro d¹écrou. Sur le plan médical
aucun rapport sur les médicaments donnés à Éric, le nom du médecin, le
rapport d¹autopsie. Aucune réponse aux questions des parents...Pourquoi les
pompiers sont-ils venus ? Éric a-t-il été surveillé... Était-il inconscient
après les coups qu¹il s¹est soi-disant donné ?

Aujourd¹hui ses parents, sa famille, ses proches, ses amis veulent connaître
la vérité : de quoi et pourquoi Éric BLAISE est-il mort ?

Ils lancent un appel pour que tous ceux qui l¹ont vu ou approché, médecin,
pompiers, gardiens, détenus témoignent. Une plainte a été déposé pour
connaître la vérité. Ses parents et ses proches en ont besoin pour pouvoir
faire leur deuil.





Quel a été le rôle des médecins ?

Depuis 1994, la médecine en prison ne dépend plus du ministère de la Justice
mais de celui de la Santé. Chaque prison a un centre hospitalier référent :
I’hôpital Louise Michel d’Evry est celui de la maison d’arrêt de
Fleury-Mérogis.
A son arrivée à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, Eric a-t-il vu un
médecin, comme le prévoit la loi ? Si oui, quel est le nom de ce médecin, et
a-t-il prescrit des médicaments à Eric ? Si oui, lesquels ?
S’il n’a pas vu de médecin, pourquoi ? Qui lui a alors donné les médicaments
dont il parle dans sa lettre ?
Quels sont ces médicaments ?
Eric souffrait d’asthme, avait régulièrement ses aérosols de ventoline sur
lui, lui a-t-on laissé en détention ? Selon les dires de Monsieur SKURTIS,
substitut du procureur d’Evry, il y a eu intervention des pompiers et de
médecins "à plusieurs reprises" dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13
novembre 2005. De quels pompiers et de quels médecins s’agit-il ? Par qui et
pourquoi ont-ils été appelés ? Qu’ont-ils constaté, qu’ont-ils fait ?
D’autant plus que, selon la direction de la prison, le corps d’Eric aurait
été découvert "sans vie" "en lui apportant son petit déjeuner, à 7 heures du
matin", le dimanche 13 novembre.

Quel aurait dû être le rôle des médecins ?

Pour tout placement au quartier disciplinaire par l’administration
pénitentiaire la consultation d’un médecin est obligatoire.
Il constate si l’état de santé du détenu est compatible ou pas avec la mise
au cachot. Selon le serment d’Hippocrate : « mon premier souci sera de
rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments
physiques ou mentaux. Je respecterais toutes les personnesŠ J’interviendrais
pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans
leur intégrité ou leur dignité », "Un médecin amené à examiner une personne
privée de liberté ou à lui donner des soins ne peut, directement ou
indirectement, ne serait-ce que par sa seul présence, favoriser ou
cautionner une atteinte à l’intégrité physique ou mentale de cette personne
ou à sa dignité. .", " Le médecin ne peut aliéner son indépendance
professionnelle sous quelque forme que ce soit ».

Ça ce sont les textes de loi, la réalité semble être hélas différente.

Dominique FAUCHER, ancien médecin au centre pénitentiaire de Fresnes, a osé
déclarer, une fois n’est pas coutume : « combien de fois nous laisse-t-on
entendre que le code de déontologie n’est pas valable en prison, en milieu
carcéral, diverses contraintes viennent encadrer la pratique des soignants :
sécurité, ordre : discipline, règlement et... arbitraire ». « Il arrive aux
médecins d’être témoin d’atteintes à l’intégrité physique et mentale ainsi
qu’à la dignité des personnes détenues, des atteintes à la santé sont les
conséquences de l’enfermement, de conditions particulières de détention
(quartier disciplinaire, quartier d’isolement). »

LES PARENTS ET LES PROCHES D’ERIC VEULENT CONNAITRE LA VERITE.

La famille a donc porté plainte contre X avec constitution de partie civile





Quelques mots sur Éric : Éric était un jeune d¹Aubervilliers. Il travaillait
dans la navigation fluviale, comme son papa. Il avait ses moments de
faiblesse et picolait un peu avec ses potes pour faire la fête. Éric était
aussi un héros à sa manière. Il avait aidé avec des voisins un couple de SDF
à s¹installer dans une caravane. Il passait les voir régulièrement. Un soir
la dame était tombé dans le canal... elle ne savait pas nager et coulait à
pic. Éric n¹a pas hésité une seconde : il a plongé et a réussi à la ramener
sur le bord. Connaissant la passion de son père pour les armes de collection
il lui offrait de temps en temps des cadeaux... il aimait la vie, les
animaux qu¹il confiait à ses parents. Il est mort pour un pistolet à bille,
vendu en vente libre.